Voyage au Népal – De Katmandou à Langtang

J’ai eu l’occasion de passer 15 jours au Népal, pour vivre un véritable choc culturel dans ce pays cosmopolite et riche en histoire. Vivier religieux où hindouisme, bouddhisme, chamanisme et islam se mêlent, et un parfait mélange ethnique regroupant newars, tamang, sherpas ou rye ensemble, l’arrivée à Katmandou est étonnante par son mélange des genres à mi-chemin entre l’Inde et la Chine. Une première partie de mon périple fut consacrée à la visite des temples hindouistes et bouddhistes dans la vallée de Katmandou et l’autre à un trek d’une dizaine de jours de Dhunche à Kyanjin Gompa, avec l’ascension du mont Tesko R culminant à 4995m d’altitude.




Je passe d’abord deux jours à Katmandou pour visiter les principaux lieux touristes proches de Thamel. Dès le premier soir, à la sortie de l’avion, je me rends à Durbar Square, l’ancien quartier royal où les népalais se mêlent aux touristes pour apprécier le soleil de la fin de journée du haut des étages des anciens temples newar. Classés au patrimoine de l’Unesco, ces temples à gradins se situent face au Palais et divers monuments qui constituent le centre historique de la ville. Après une nuit passée à écouter le bruit des klaxons, le deuxième jour sera consacré à la visite de Swayambhunath, plus communément appelé le temple des singes à cause des nombreux macaques rhesus qui peuplent le sanctuaire en quête de nourriture. Un gigantesque stupa ce dresse en haut de la colline et il est possible d’assister à de multiples cérémonies religieuses dans le temple principal. L’après-midi sera consacrée à une balade au cœur de Patan, à quelques kilomètres en dehors de Katmandou, une ville médiévale de la vallée qui regorge de rues authentiques. Si le Durbar Square de Patan est sans conteste l’un de regroupements de monuments les plus somptueux de la vallée, avec ses enchevêtrements de temples, il faut absolument se promener dans les rues tortueuses de la ville, contempler les fenêtres en bois sculpté, entrer dans les boutiques et découvrir caché au coin d’un dédale de rues quelque temple charmant. A ce titre, le Golden Temple (Kwa Bahal), monastère bouddhiste, est un petit bijou avec ses sculptures de lions, d’éléphants et de singes ainsi que les nombreux bas-reliefs qui représentent les « quatre amis harmonieux » : le singe, l’éléphant, le lapin et l’oiseau.

 

Maintenant que nous sommes remis du décalage horaire, il est temps de partir marcher dans la montagne. Nous avons décidés d’effectuer le trek du Langtang, un trek sans difficulté mais qui offrent de splendides vues sur la chaine himalayenne. Nous rejoignons les hauteurs à Syabrubensi en bus. Huit heures de transports sont nécessaires pour parcourir les 90 km qui séparent ce village de Katmandou… un voyage pénible semé d’embûches, entre les postes de contrôles militaires, la moitié des passagers malades à force d’être secoué et la route qui n’en est pas une. La vue depuis la fenêtre du bus est impressionnante… sensations garanties lorsque le bus traverse les torrents, à quelques centimètres du ravin !!! Nombres de népalais préfèrent voyager sur le toit du bus, qui fini par transporter autant de passagers qu’à l’intérieur. Syabrubensi sera notre dernière nuit dans la civilisation, les 9 jours qui suivront seront beaucoup plus rustiques. Bye bye chère fée électricité et succulente eau potable ! La première journée du trek est assez intense, avec 7h de marche à longer le torrent, jusqu’à Lama Hotel. Le chemin est une succession d’escaliers dans la forêt mais la vue est magnifique dès que l’on aperçoit les premiers sommets enneigés. On traverse des champs de cannabis sauvage, et une forêt peuplée de singes et de rhododendrons de toutes les couleurs. De Lama Hotel à Langtang, la montée est plus simple même si l’on monte rapidement en altitude. L’arrivée à Langtang est magnifique puisqu’il s’agit d’un village et non pas seulement d’un regroupement de lodges comme on peut en recroiser régulièrement sur le chemin. Nous sommes désormais sortis de la forêt et nous rencontrons nos premiers yaks, chörtens et murs de mani qui assurent la protection du lieu. Un tour du village s’impose, on rencontrera notamment deux personnes âgées, à demi-mendiantes, de 83 et 87 ans, le visage buriné par le temps et les éléments. C’est aussi l’occasion de tester le fromage de yak, à la fromagerie du village.




Jusque là, le mal de montagne ne s’est pas fait sentir. En revanche, les coups de soleils nous brûlent depuis que la végétation se fait moins dense. La montée jusqu’à Kyanjin Gompa (du nom d’un monastère dédiée à des nonnes) sera pénible et les premiers maux de tête apparaissent, cependant les paysages sont grisants depuis la veille. Face à nous trônent des montagnes qui dépassent les 7400m d’altitude, on aperçoit au loin le sommet que nous grimperons le lendemain. Il nous semble minuscule en comparaison, et pourtant il est 200m plus grand que le Mont Blanc !!! Son sommet est à peine enneigé. Depuis le début du trek nous avons rencontré de nombreux touristes qui tentent l’aventure comme nous, c’est l’occasion de les retrouver le soir au lodge, au coin du feu et discuter. Si nous sommes arrivés seuls à Syabrubensi, nous arrivons à Kyanjin Gompa avec une troupe d’amis ! Les guides et porteurs ont sympathisés aussi et tout le monde discute allègrement face au poêle. Le lendemain, nous atteindrons donc notre point ultime, à 4995m d’altitude, où flottent de nombreux drapeaux symbolisant les éléments. La montée fut épuisante, mais la descente fut encore bien plus difficile. Après 7h30 de marche, on revient au village exténué, avec un sérieux mal de montagne. Cependant, la journée en aura valu la chandelle avec un panorama exceptionnel. Il est fort difficile de partager en quelques mots les sensations que l’on éprouve face à la majesté des cimes que l’ont observe face à nous. On se sent très petits… très très petits… Le paysage semble sculpté, avec ces glaciers immenses et la vallée qui nous semble si profonde. J’en garderai un souvenir impérissable. La descente et notre retour jusqu’à Dhunche s’effectuera sur 3 jours. C’est l’occasion de s’intéresser à la faune et à la flore. On croise de nombreux rapaces, notamment d’énormes vautours aux vols circulaires sordides, des singes entelle qui s’amusent dans les arbres par troupe, ou encore de nombreuses orchidées. A la fin des 10 jours de marche, les courbatures se font sentir tout comme les dessous de bras ! On est bien content de retrouver le confort d’un hôtel !


Dès le retour du trek, nous nous rendons à Bhaktapur à une vingtaine de kilomètres de Katmandou. Le retour dans la capitale bruyante aurait été trop perturbant après les journées de calme passés dans la montagne. En plus, la ville est magnifique, probablement la plus jolie de la vallée avec ses nombreux temples et commerces. Nous visitons aussi le temple de Changu Narayan, à quelques kilomètres de la ville, situé sur une colline, qui abrite de nombreuses statues très anciennes ainsi que les premières écritures népalaises. Le lendemain, nous nous rendrons à Bodhnath, une ville pieuse au cœur de la mégalopole de Katmandou avec son immense stupa au regard inquiétant. Voir les croyants tourner autour du stupa en fin de journée donne presque le tournis ! Notre dernière journée au Népal sera consacrée à la visite de Pashupatinath, le temple hindou le plus important traversé par la rivière sacrée Bagmati terriblement polluée qui déverse les cendres des défunts brûlés aux abords du sanctuaire. On assistera d’ailleurs à plusieurs crémations, où le cérémoniel n’est pas forcément très fastueux.



Si ces quelques mots viennent résumer notre séjour au Népal, ils ne suffisent pas à exprimer tout ce que l’on a pu ressentir en marchant dans ces montagnes. Je vous offre tout de même quelques clichés …

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