10 jours en Géorgie avant une escapade en Arménie…

La Géorgie est une destination méconnue, mais qui devient à la mode en France. Depuis quelques années, les vols low cost relient les capitales Paris et Tbilisi pour un prix dérisoire, de manière quotidienne, alors même que la Géorgie est un lieu de villégiature privilégié des Russes et des touristes de l’Est. Les Français cultivent des liens plus étroits, et historiques, avec l’Arménie. Ce sont justement mes amis arméniens qui ont attiré mon attention sur la Géorgie. Ils me vantaient sa gastronomie, son vin et ses paysages… Quelle aventure ! Nous avons passé 10 jours à la découverte de la Géorgie, et nous avons combiné ce voyage avec 5 jours en Arménie, pour en revenir avec des étoiles plein les yeux, et un ventre bien gonflé !  

Cela faisait près d’un an que je recherchais des images de Géorgie sur Internet pour me préparer au voyage. Je salivais sur les panoramas de la vieille ville de Tbilisi. Sa forteresse, ses monastères et ses vieilles maisons de pierre et de bois nichées à flanc de montagne me faisaient rêver. Les balcons en bois et ces bâtisses colorées me rappelaient quelques voyages dans les balkans, notamment en Macédoine. Tbilisi est une ville charmante, avec un patrimoine culturel très riche, qui permet d’y passer quelques jours sans s’y ennuyer, contrairement à d’autres capitales d’Asie Centrale. Tout dépend du temps à disposition, ou du mode de visite que l’on privilégie, une journée peut suffire à visiter les principaux lieux d’intérêts, mais on ne s’ennuie pas à se perdre dans les ruelles de la vieille ville ou en explorant des quartiers moins touristiques, plus modernes, à l’instar du quartier de Marjanishvili, où se retrouve la jeunesse géorgienne le soir venu. 

La vieille vielle reste le principal lieu d’intérêt touristique de la capitale. Le matin, on bénéficie d’un panorama parfait depuis la rive opposée de la Koura, depuis l’église orthodoxe située à côté de la place de l’Europe. C’est un bon point de départ, avant de se rendre à la forteresse en empruntant le téléphérique de Rike park. Depuis le parc, on admire les « folies modernes » de la ville : le palais présidentiel, un pont étranges, des bizarreries architecturales… le tout surplombé par la cathédrale de la Sainte Trinité. La forteresse ne présente pas grand intérêt, si ce n’est de fournir un point de vue magnifique sur Tbilisi. On descend ensuite les ruelles, en serpentant le long de la colline, à la découverte des belles maisons et de quelques églises, dont les jardins sont florissants et surtout rafraîchissants, par cette chaleur estivale. 

En bas de la vieille ville, le quartier des bains est splendide pour son architecture. On sent les odeurs sulfurées qui se dégagent des sources chaudes. Puis, en longeant les ruelles en direction de la place de Liberté, on découvrira la somptueuse cathédrale Sioni, qui apparaît brusquement, cachées par les bâtiments alentour, et dont se dégage une certaine spiritualité. En poursuivant, on découvrira aussi la basilique Anchiskhati, la place qui la surplombe et les maisons alentours sont charmantes.

Plus loin, le boulevard Aleksander Pushkin est couronné des anciennes murailles, auxquelles sont venues se greffer des maisons en bois, dans un style pour le moins surprenant. En longeant le boulevard on atteint la place de la Liberté, avec la prétentieuse statue de Saint Georges, face à la mairie. L’avenue Roustaveli est intéressante à parcourir, pour admirer des bâtiments gigantesques, propres aux capitales d’ex-URSS. Le musée national est riche, et probablement le seul d’intérêt dans la capitale, le musée d’art étant particulièrement décevant. Plus loin, sous le « Dry Bridge », se trouve le marché aux puces, endroit idéal pour chiner des vieilleries aux effigies soviétiques !  

La Géorgie est très centralisée autour de Tbilisi, on peut donc aisément prévoir des excursions d’une journée ou d’une demie-journée aux alentours. Un must-see est Mtskheta, pour le monastère de Djvari qui surplombe la ville et offre une vue panoramique sur la Koura, mais aussi pour le complexe au coeur de la ville. Les ruelles de cette petite ville sont charmantes, avec les vignes qui pendent aux maisons. D’autres excursions sont possibles sur la journée à Sighnaghi ou à David Gareja, mais il faut se lever tôt !

Nous avons préféré quitter la province de Tbilisi pour nous rendre au Nord, en Kazbégie, pour voir le monastère de Stepantsminda. Là, les paysages sont sublimes. La route pour s’y rendre est difficile par ses dénivelés, et son trafic, mais le jeu en vaut la chandelle. Les panoramas fait de vertes montagnes, de puissantes falaises, le tout dévoré par les torrents. Une étape à ne pas manquer, le monastère d’Ananuri, à mi-chemin, est particulièrement photogénique en surplombant un lac artificiel retenu par un barrage hydroélectrique.

 

Après 3h de route, on arrive enfin à Stepantsminda. Face à nous trône le mont Kazbek, dépassant allègrement les 5000m, et couronné de ses neiges éternelles. En regardant bien, sur un promontoire, on y remarque le monastère. Deux choix s’offrent à vous pour vous y rendre : celui du fainéant, en y montant en taxi 4×4, ou une belle randonnée d’une heure, avec un beau dénivelé positif. En haut, le maillot mouillé, la récompense n’en est que plus forte ! A proximité de Stepantsminda se trouve le village de Sno, minuscule, mais photogénique de par son donjon médiéval.

Un peu pressés, nous sommes repartis dès le lendemain. Dommage, on aurait bien profité un peu plus des paysages et des randos possibles aux alentours. Nous nous rendons à Gori, en longeant l’Ossétie du Sud. La ville présente peu d’intérêt, mais c’est une étape intéressante pour visiter la ville troglodytique d’Uplisikhe. Le cadre est magnifique, l’architecture est surprenante. Ne loupez pas le passage secret pour sortir de la ville ! Néanmoins, les vestiges sont plus pauvres qu’à Vardzia, dans le sud du pays. Trois sites sont similaires (Uplisikhe, David Gareja, Vardzia), visiter les trois est un peu lassant…

Gori étant la ville natale de Joseph Staline, on y trouve sa maison natale dans un mausolée, face à un immense musée qui lui est dédié. L’arrêt n’est pas nécessaire si vous manquez de temps, le musée ne présente aucun intérêt, si ce n’est de découvrir un musée soviétique, aux « collections » sans intérêt, sans regard critique, et sans aucune explication…

Le lendemain, nous nous rendons à Akhaltsikhe, ville perdue dans un paysage semi-aride, à proximité des frontières turque et arménienne. La vieille ville (Rabati) est sublime. Celle-ci a été rénovée récemment. Charles Aznavour a participé à son inauguration, car sa famille est originaire de cette région et y est encore installée. Rabati m’a rappelé mon séjour en Ouzbékistan, je me retrouvais d’un coup propulsé à Khiva, avec ses fortifications aux belles tours et aux créneaux arrondis. En plein coeur de la ville fortifiée, se trouve un mosquée à la coupole d’or et aux jardins soignés. La Médersa qui l’entoure est bien conservée, avec de belles chambres aux plans homogènes. En face se situe un musée d’histoire, aux standards européens, c’est-à-dire avec de belles collections et surtout des explications ! On en a pour son argent !

Akhaltsikhe est un lieu de résidence idéal pour se rendre ensuite à Vardzia, qui se situe à environ 1h de route. Le chemin n’est pas dénué d’intérêt, en longeant la Koura. Lorsque celle-ci s’engouffre dans les montagnes, on assiste à de très beaux défilés. D’abord, face à la forteresse de Khertvisi, puis en formant un canyon à Tmogvi. Nous avons eu la chance d’y observer huit énormes vautours fauves. Plus loin, on découvre dans la montagne d’anciennes habitations troglodytes, puis vient Vardzia.

La montée jusqu’à la ville troglodytique de Vardzia est un peu sportive par cette chaleur, mais elle en vaut la peine. Avec des centaines de maisons, et son monastère taillés dans la roche, on est stupéfait. Les fresques de l’église sont magnifiques, et certains troglodytes sont d’ailleurs habités par des moines. On monte et on descend des dizaines d’escaliers pour explorer ces excavations une à une, à flanc de falaise. C’est magique, avec un paysage montagneux splendide en face. Pour redescendre, on emprunte un long tunnel en escaliers… incroyable !

Au retour, nous visitons le monastère de Sapara, caché dans les montagnes. Le panorama est splendide, avec ce monastère entouré de forêts à perte de vue, tandis qu’en contre-bas la région est plutôt aride.

Depuis Akhaltsikhe, nous sommes remontés au Nord-Ouest, à Koutaisi. L’Imérétie est une région riche en activités. En route, on peut s’arrêter brièvement au monastère d’Ubisa, réputé pour son miel. Plus loin, en faisant un détour, on peut voir le monastère et le piton de Katshki. Cet endroit est complètement invraisemblable. On découvre le piton au dernier moment, avec ce minuscule monastère qui siège à une quarantaine de mètres de hauteur. Il se dégage une spiritualité forte en ce lieu. On peut monter en haut du piton, mais mieux vaut avoir le coeur bien accroché, puisqu’il faut escalader à l’aide d’une échelle de chantier ! Au secours !

Koutaisi est une ville charmante avec ses maisons et ses vignes qui s’étalent sur les collines. Au centre, un joli parc et quelques restaurants donnent un peu de dynamisme aux bâtiments délabrés des alentours. Enfin, une cathédrale immense surplombe la cité. Aux alentours, on appréciera une excursion aux grottes Prometheus et au canyon de Martvili pour changer de la visite de monastères, qui devient lassante après quelques jours ! Néanmoins, pour les adeptes, les monastères de Motsameta et Gelati sont dignes d’intérêts, par leur cadre et la richesse de leurs intérieurs.

Il nous manquera une journée pour pousser jusqu’à Mestia ou visiter une autre région. Nous rentrons donc à Tbilisi pour nous reposer avant de prendre l’avion pour l’Arménie. Mieux valait faire quelques ajustements à l’itinéraire et traverser la frontière en voiture, pour gagner du temps. Malheureusement, nous pensions la frontière fermée…

 

Notre itinéraire de 10 jours en Géorgie :
J1 – Arrivée à Tbilisi
J2 – Tbilisi, visite de la vieille ville
J3 – Excursion à Mtskheta le matin, et balade dans Tbilisi
J4 – Départ tôt pour Stepantsminda, arrêt à Ananuri, randonnée au monastère
J5 – Gori et Uplisikhe
J6 – Akhaltsikhe, visite de Rabati
J7 – Excursion à Vardzia
J8 – Kutaisi, détour par le piton de Kashtki
J9 – Visite des grottes Prometheus et des monastères de Motsameta et Gelati
J10 – Retour à Tbilisi
J11 – Départ pour Yerevan.

3 Comments

  1. denoune
    février 22
    Reply

    bonjour

    quels low cost desservent la Georgie au départ de Paris? merci

Répondre à 5 jours en Arménie | Raconte Moi Ca ! Annuler la réponse

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