Deux semaines au Japon pour Noël

Destination lointaine et réputée dispendieuse, le Japon figure parmi les voyages de rêve pour de nombreux français. Le Japon bénéficie de multiples attraits et vit un boom touristique. Les vols sont devenus très abordables contrairement à ce que l’on pourrait croire (environ 600€ avec une escale, moins de 900€ en vol direct). C’est donc l’occasion de découvrir les mégalopoles nippones, de vivre un choc culturel, de profiter des activités de plein air – le ski en hiver, les plages en été – ou d’admirer la nature florissante au printemps, avec les cerisiers en fleurs. Ainsi, nombreuses sont les personnes de mon entourage à envier ce quatrième voyage au Pays du Soleil Levant !

Pour découvrir le Japon, en seulement deux semaines, il faudra faire des choix car, même si les déplacements sont aisés, le pays est grand et ne manque pas de lieux ou d’activités d’intérêts. Mieux vaut se concentrer sur une région ou quelques villes pour profiter au maximum de son séjour. Pour notre part, nous avons choisi de venir entre Noël et début janvier, pour profiter d’un Japon « hors saison ». Pas de cerisiers en fleurs, pas de chaleur étouffante – mais une météo clémente et idéale pour randonner, très peu de touristes occidentaux, mais des temples bondés de japonais effectuant leurs vœux de nouvel an. La période est particulière pour la plupart des japonais qui profitent de leurs quelques jours de congés annuels, pour passer du temps en famille, se rendre au temple, dîner au restaurant, faire les soldes ou écouter les vœux de l’Empereur. Les rues sont alors en effervescence. 

Notre périple débute à Tokyo, pour ensuite se rendre dans le Kansai afin de redécouvrir Kyoto et ses environs, et se terminer à Hiroshima. Les déplacements au Japon sont extrêmement faciles par voie ferrée, on peut se rendre à peu près partout en un temps records. En revanche, le prix des billets de train est généralement prohibitif. C’est pourquoi, avant le voyage, nous avons commandé en ligne un JR pass. Il s’agit d’un accès illimité aux trains du réseau JR, incluant de nombreux Shinkansen (l’équivalent de notre TGV). Pour le Shinkansen pas besoin de réserver les places, on peut monter directement dans des wagons sans siège attitré. Sinon, on peut réserver un siège depuis n’importe quelle agence JR, chose à prévoir dès son arrivée si vous voyagez aux mêmes périodes que nous. Le prix du JR pass est élevé (330€ pour les deux semaines), mais il est vite rentabilisé grâce aux trajets longue distance Tokyo-Kyoto, Kyoto-Hiroshima et Hiroshima-Tokyo, puis la multitude de petits trajets sur les lignes JR à Tokyo. Comme vous pouvez vous en douter, la ville de Tokyo est immense, et à la fin de la journée on accumule vite les kilomètres, il est donc confortable de prendre le métro, parfois même pour une ou deux stations. Sur une journée de visite intense, on peut vite arriver à une facture d’une vingtaine d’euros rien qu’en ticket de métro ! Du coup, nous avons privilégié des hôtels à proximité des lignes JR (Yamanote Line) qui couvre très bien la ville et les principaux lieux touristiques. 

Notre programme de visite à Tokyo est assez habituel. Le premier jour, nous traînons nos têtes lourdes du décollage horaire à Shinjuku et Harajuku, le quartier où se regroupent les cosplayers et boutiques kawaii. On profite de la foule et nous commençons déjà à remplir nos valises de gadgets ! Pour les amoureux de la société de consommation nippone, mieux vaut venir avec un sac pas trop rempli car un virus s’empare rapidement de vous : la fièvre acheteuse ! D’autant plus, qu’en ce moment le cours du yen nous offre 25% de réduction sur n’importe quel produit… Le lendemain, nous profitons du soleil dans le parc d’Ueno et nous visitons le zoo, la foule se presse pour observer les pandas. Le zoo est immense, on peut facilement y passer 3h. Plusieurs musées principaux sont regroupés dans ce parc, dont le musée national, que nous visiterons ultérieurement. En contrebas, se trouve le marché d’Ameya-Yokochō, une des images emblématique de Tokyo, à ne pas manquer. En prolongeant sa marche pendant une trentaine de minutes, on arrive à Akihabara, le quartier réputé pour ses immenses magasins high tech et ses salles de jeux. Le quartier est impressionnant à la tombée de la nuit, avec les immenses enseignes lumineuses. Ici, c’est le paradis (ou l’enfer ?) du geek avec des magasins sur 7 étages de produits dérivés, de jeux, de figurines, de maquettes, etc. On a envie de tout acheter. A nouveau, ma valise se remplie, et rendez-vous est pris à la fin du voyage, au retour d’Hiroshima, pour une session shopping. 

Pour notre troisième jour à Tokyo, nous nous levons tôt afin de visiter le marché au poisson. Auparavant il était possible de déambuler librement, à n’importe quelle heure dans le marché. Désormais, les visites sont régulées et débutent vers 10h, mieux vaut être présent dès l’ouverture. Bien évidemment, on trouve d’excellents restaus de sushis aux abords du marché. Notre promenade se poursuit jusqu’à la tour de Tokyo, sans grand intérêt, mais le temple à proximité est photogénique. Enfin, nous nous rendons au palais impérial, impressionnant complexe verdoyant entouré de grattes ciel. Nous arrivons par la gare de Tokyo, magnifique d’extérieur. Dans ses galeries, on trouve de très nombreux restaurants et magasins de produits dérivés (« Character street ») qui valent le coup d’oeil.

La visite du palais impérial est limitée à 300 personnes par jour, et se fait en très large groupe. Le guide parle uniquement japonais, il est possible de télécharger un audioguide sur son smartphone pour obtenir des explications. Clairement, la visite est dispensable… On suit un parcours extérieur, on n’entre pas dans les bâtiments et le palais est avant tout un bâtiment moderne à l’architecture sans intérêt. Mieux vaut passer du temps ailleurs ! Dans l’après-midi, nous prenons le train pour Kyoto, nous arrivons pile pour l’heure des sushis ! Fatigués par ces premières journées intenses, nous reportons notre visite de Kyoto by night au lendemain.

Nous débutons cette journée par la visite de la forêt de bambous d’Arashiyama, que l’on retrouve notamment dans l’excellent film, « Le Secret des Poignards Volants ». On est très loin de l’ambiance zen des clichés de guide de voyage. Dès les premières heures, la promenade est bondée de touristes. En revanche, en poursuivant, on peut visiter les jardins reposants d’une maison noble, avec une très belle vue sur les environs. Nous reprenons le train pour aller au pavillon d’or (Kinkaku-ji), un des lieux les plus fréquentés du Japon. Pareil, mieux vaut ne pas s’attendre à être seul ! Plusieurs centaines de touristes ont décidé de faire la même visite que nous ! Néanmoins, le complexe est très joli, et on passe du temps à contempler les reflets du pavillon dans l’étang qui l’entoure.

Nous revenons sur Kyoto, cette fois-ci pour visiter le centre. Nous avions fait le choix par avance de ne pas passer trop de temps à Kyoto, déjà visité, pour privilégier les alentours. Néanmoins, on peut facilement y consacrer une ou deux journées supplémentaires, d’autant plus au printemps, pour parcourir la ville à vélo lorsque les cerisiers sont en fleurs. Nous concentrerons nos visites dans le parc du château Nijo-jo et le quartier de Gion, connus pour ses maisons en bois. 

Le lendemain, nous prenons le train pour nous rendre à Nara. En chemin, nous faisons une halte à Inari, un impressionnant sanctuaire shinto. On peut facilement y passer de longues heures à se promener sous les milliers de torii qui parcourent la montagne. Il y a du monde au pied de la montagne, mais les visiteurs se font plus rares après avoir commencé l’ascension. Ces alignements de torii sont très photogéniques et la promenade conduit à des centaines de petits sanctuaires auprès desquels on peut se recueillir.

Nous poursuivons notre route jusqu’à Nara, dont la visite mérite une journée complète, pour parcourir à la fois la ville et le complexe de temples où se regroupent des centaines (milliers) de daims. Ils ne sont pas farouches et rien ne sert de s’arrêter pour photographier le premier venu, vous en croiserez tout au long de la visite ! Des vendeurs vous proposent des gâteaux pour les nourrir et ils se laissent caresser sans soucis. L’immense temple Todai-ji abrite des statues colossales, dont celle de Bouddha, en bronze, qui s’élève à 18m de haut pour seulement 250 tonnes… A voir absolument ! Cela me rappelle le bouddha couché du Wat Pho à Bangkok…  Plus loin on admire les nombreuses lanternes de pierre et de bronze du Kasuga-taisha, parmi lesquelles de nombreux cervidés aiment déambuler. 

Le lendemain, nous visitons les abords du lac Biwa, probablement encore plus joli au printemps. Néanmoins, pendant l’hiver on peut voir les montagnes enneigées à l’horizon. Nous effectuons une première halte à Otsu, pour visiter un temple qui offre un joli panorama sur le lac. La ville présente moins d’intérêt, mais le quartier aux abords de la gare présente de jolies maisons en bois. Notre deuxième halte se fait à Hikone, pour visiter son château en bois et en pierres, étonnamment petit. Le parc est splendide et les jardins méritent d’y passer un moment, la visite est définitivement à faire au printemps quand les arbres sont en fleurs. L’intérieur du château est sans grand intérêt, on parcoure des salles vides sans explications. En revanche, cela permet d’admirer le travail du bois et de charpente.

Nous effectuerons une troisième halte dans la petite ville de Nagahama, malheureusement trop tard dans la journée. Le temple qui se trouve dans la ville était déjà fermé, et les commerces faisaient de même. Néanmoins, la ville semble assez active en journée, avec de nombreux commerces, de belles galeries, et des ruelles avec de nombreuses maisons en bois typiques de la région. Bref, nous aurions mieux fait de commencer par Nagahama ou faire l’impasse sur Otsu pour profiter d’une promenade en ville.

Le lendemain, nous reprenons le Shinkansen pour nous rendre à Hiroshima. Nous effectuons une halte pour visiter le château d’Himeji. Il bénéficie d’une autre envergure que celui d’Hikone. Le château est de immense, avec un très grand parc avec de nombreux arbres qui doivent rendre la visite inoubliable au printemps. L’intérieur du château est plus original que celui d’Hikone, mais les pièces restent vides. Etant donné la foule présente ce jour là, nous n’avons pas insisté sur la visite des intérieurs et nous avons préféré nous promener dans le parc. 

Nous arrivons à Hiroshima en milieu d’après-midi. La météo y est plus clémente que dans la région de Kyoto, souvent nuageuse. Plus au sud, nous nous croyons au printemps avec des températures très douces, qui nous font enlever nos manteaux d’hiver. Nous nous reposons à l’hôtel avant de nous promener dans les galeries commerçantes de l’entertainment district. Ce soir, c’est le 31 décembre. Du coup, la plupart des restaurants ferment tôt ainsi que les jours suivants. D’ailleurs, nous allons avoir du mal à trouver une table durant notre passage à Hiroshima. La ville ne manque pas de restaurants, mais les établissements ouverts étaient pris d’assaut ! La soirée du 31 décembre est très calme, nous nous retrouvons dans un pub irlandais, où les expatriés et quelques touristes se sont réfugiés pour passer la soirée.

Le lendemain, nous visitons le centre d’Hiroshima en commençant par le parc du mémorial de la paix. On peut y observer l’étonnant dôme de Genbaku qui a résisté à la bombe et désormais sanctuarisé. Le parc comprenant de nombreuses œuvres en hommage aux victimes, un mémorial et un musée. Le musée mérite une visite, il abrite notamment des objets du quotidien fondus par la chaleur de la bombe et des vêtements portés par les victimes. C’est très troublant… Au nord du parc, se trouve un temple et le château d’Hiroshima très joli en fin de journée avec la lumière rasante. 

A proximité d’Hiroshima se trouve l’île sacrée de Miyajima, connue pour l’image emblématique du Torii immergé dans une mer d’eau turquoise. L’île est très peu peuplée, mais très visitée en journée. Ainsi, cela doit valoir le coup d’y passer la nuit pour profiter d’une autre ambiance, et randonner sur l’île loin des touristes. Autrement, sur la journée, on peut visiter les nombreux temples de l’île, dont le plus connu est sur pilotis. A marée haute, on a l’impression de le voir flotter sur la mer. Magnifique. Ce sera la dernière image du Japon que l’on gardera en tête, avant de revenir à Tokyo pour notre session shopping finale !

 

Itinéraire

J1 – Tokyo : promenade à Shinjuku et Harajuku
J2 – Tokyo : promenade à Ueno, 
J3 – Matinée à Tokyo (marché au poisson, Tokyo Tower et visite du palais impérial) puis direction Kyoto en fin d’après-midi.
J4 – Kyoto – visite de Gion, le Pavillon d’Or et Arashiyama
J5 – Kyoto – visite d’Inari et Nara
J6 – Lac Biwa, visite d’Otsu – Hikone – Nagahama
J7 – Visite du château d’Himeji – Hiroshima
J8 – Hiroshima – mémorial
J9 – Miyajima
J10 – Tokyo – session shopping à Akihabara
J11 – Tokyo – Shibuya, visite du musée national
J12 – retour à Paris 

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *