8 jours pour explorer les îles Féroé

Alors que la canicule règne en France, et après deux jours passés à marcher sous un soleil de plomb à Copenhague, notre arrivée aux îles Féroé se fait sous la pluie, dans le brouillard, avec un thermomètre qui n’affiche guère plus d’une dizaine de degrés. Un jour banal, en somme. Apercevant une vague éclaircie, nous nous rendons en direction de Vestmanna, afin d’y réserver une future excursion en bateau pour observer les colonies d’oiseaux marins. En ce lundi matin, il n’y a pas d’activité en ville. Sur le port, le chantier naval est à l’arrêt. A quelques kilomètres, le village de Kvivik, niché comme un nid d’aigle sur son promontoire, est traversé par un torrent qui passe face à l’église, avant de se jeter dans la mer. On peut apercevoir les restes d’une ancienne ferme viking à cet endroit.

La pluie redouble, nous décidons de nous abriter au musée national de Torshavn. C’est une bonne entrée en matière, avant de partir explorer l’archipel. On comprend mieux l’intrication entre la nature et les hommes, le lien qu’entretiennent les Féringiens avec la mer et ses ressources. On peut admirer de très belles reproductions de navires de pêche, ainsi que deux squelettes de cétacés. Nous déjeunons au café Kaspar qui propose des bagels décents, puis, lorsque une éclaircie commence à poindre, nous explorons le quartier Tinganes, avec ses maisons colorées et végétalisées, ainsi que le siège du gouvernement. En nous promenant sur le port, un arc en ciel rayonne au-dessus de la ville.

Le lendemain, la météo ne s’est toujours pas améliorée. Il pleut et la visibilité reste limitée. Nous nous rendons au Nord, à Klaksvik, ville encastrée entre deux bras de mer et l’île de Kunoy. Les paysages changent, les montagnes se font plus hautes et déchiquetées. L’arrivée sur la ville est impressionnante, la vue l’est encore plus, en randonnant sur la crête voisine. Une route (« Astarbravt ») qui se transforme en chemin de terre vous emmène sur un promontoire idéal. Comptez 30mn à 1h de marche selon l’endroit où vous vous garez. L’église mérite un coup d’oeil pour le bateau de pêcheur accroché aux charpentes. On peut aussi visiter la brasserie locale, mais aujourd’hui, se prépare un festival de musique en ville, tout est fermé. 

Le mauvais temps limite nos choix de randonnées. Nous n’allons pas nous percher dans le brouillard en haut d’un sommet à Kunoy ou à Kalsoy, donc nous reprenons la route pour marcher jusqu’au village abandonné de Mùli, à la pointe nord de Bordoy. Quatre maisons se font face et restent occupées l’été par d’anciens résidents, ou des touristes en quête de solitude. La vue sur Vidoy est sublime, on aperçoit en face le bourg de Viðareiði. 

C’est notre prochaine étape, et la route est épique avec ses tunnels à sens unique. D’en face, on peut observer les cirques grandioses que longeait la route de Mùli. Le bourg de Viðareiði est posé dans une plaine, entre deux reliefs. Au nord, le mont Villingdalsfjall culmine à 844 mètres d’altitude et s’achève dans des falaises de plus de 750m de hauteur. C’est sous une pluie battante que nous terminons la journée. 

Pour notre troisième jour, la météo s’avère enfin clémente avec une grand ciel bleu. Nous nous levons aux aurores pour profiter pleinement de la météo, nous logeons à Fuglafjørður, sur l’île d’Eysturoy. En voiture, nous longeons la côte puis prenons une route de montagne pour nous rendre jusqu’au village de Gjógv. Un torrent y a creusé un canyon avant de se jeter dans la mer. Au même endroit, se trouvent des falaises vertigineuses où nichent des oiseaux, notamment des macareux. On peut longer ces falaises avec précaution, en payant un droit de passage au fermier. La vue sur le village en contrebas, et au loin, sur l’île de Kalsoy est splendide.

Nous poursuivons notre route pour nous rendre à Vestmanna, en faisant un brève halte à Eidi. Nous faisons une excursion de 2h en bateau, en longeant les falaises pour observer les oiseaux marins. Nous avons la chance de faire la rencontre d’un phoque gris, à la sortie d’une grotte. Les ornithologues amateurs apprécieront ce bal d’oiseaux pour voir nicher fulmars, macareux, grands labbes, sternes arctiques… On en a pour son argent ! Notre seule déception reste que le bateau ne cesse d’avancer, on aurait apprécié un stop prolongé pour faciliter l’observation. En tous cas, le point de vue des Féroé depuis la mer est un must pour observer les colossales falaises et les nombreuses grottes qui peuplent la côte.

La grisaille est revenue. Nous hésitons longuement à aller à Mykines, bien que nous aillons déjà réservé nos billets. Nous sympathisons avec un couple de touristes français, et un californien, ce qui nous convainc d’embarquer. Par chance, nous aurons grand beau temps toute la journée. Nous marchons jusqu’au phare, à la pointe de l’île, puis dans les terres. Il existe 5 chemins de randonnée, et il est possible de camper sur l’île, ce qui doit être une expérience inoubliable.

Le plus impressionnant sur Mykines est la faune, avec des dizaines de milliers d’oiseaux qui nichent le long des falaises. Les macareux, curieux, se promènent à quelques mètres de vous, avec leurs prises dans le bec. Au large, on les voit flotter en groupe de plusieurs centaines d’individus.

Les Fous de Bassan cerclent avec légèreté avant de se poser avec dextérité sur une éminence de la falaise. Ce spectacle est tout bonnement à couper le souffle. Au retour, le bateau passe à proximité de Tindhólmur, l’île semble s’être écroulée dans la mer, laissant place à une falaise plongeant de 260m.

C’est par une journée de grand soleil que nous nous rendons à Suduroy, l’île la plus au Sud des Féroé. Le mercure monte au-dessus de 15°C, et nous prenons même un premier coup de soleil en arrivant. Les reliefs de l’île sont moins élevés, mais les falaises d’Eggjarnar ou de Beinisvørð donnent quelques frissons ! Nichée dans un fjord, la ville de Vagur est charmante pour son port avec ses alignements de hangars à bâteaux.

A proximité, les locaux naviguent sereinement avec de drôles de barques sur le lac de Vatnið. La route qui s’en va dans la montagne mène jusqu’aux falaises d’Eggjarnar. A quelques kilomètres, un chemin de randonnée démarre aux abords du village de Lopra et offre une vue sur la mer et ses deux côtes Est et Ouest, alimentée par des torrents. A la pointe Sud trône courageusement le phare d’Akrarberg en haut de falaises.

Le lendemain, nous explorons le Nord de l’île. Nous faisons une halte rapide au village de Porkeri. Sur la place centrale, une église au toit végétalisé vaut le coup d’oeil. Néanmoins, c’est surtout la plage colorée de Sandvik qui retiendra notre attention. Plusieurs chemins de randonnée démarrent de ce village, et peuvent vous amener jusqu’à Hvalba. Nous profitons du soleil sur la plage. A Froðba, le relief change et on peut observer d’étonnantes colonnes de basaltes, en longeant la route, et qui forment comme des marches s’avançant dans la mer.

Pour la fin de notre voyage, nous séjournons sur l’île de Vagar. Nous randonnons à Gasadalur et au bord du lac Leitisvatn. Les parcours sont faciles, et bien balisés. On peut observer quelques macareux qui nichent dans les herbes hautes. Encore une fois, les falaises donnent le vertige. La rencontre entre eaux douce et salée est un spectacle majestueux, lorsque les torrents se transforment en cascades avant de se jeter dans la mer. Les vents sont forts aux abords des falaises, ça décoiffe ! Nous profitons de la proximité de la capitale pour déjeuner au restaurant de sushis Etika, afin de célébrer la fin du voyage !

Notre itinéraire, en résumé :

Day 1 – Passage par Vestmanna, Kvivik puis visite de Torshavn et du musée national
Day 2 – Visite de Klaksvik et des îles du Nord, Bordoy et Vidoy
Day 3 – Randonnée à Gjojv, visite d’Eysturoy et excursion en bateau à Vestmanna
Day 4 – Excursion à Mykines
Day 5 – Ferry pour Suduroy et visite du sud de l’île
Day 6 – Randonnées à Suduroy
Day 7 – Randonnée à Saksun puis à Gasadalur
Day 8 – Randonnées sur l’île de Vagar et retour à Torshavn.

Dans ma valise : 

Nos 3 coups de coeur : 
– Mykines est un must ! Outre la géologie de l’île, c’est une véritable volière où l’on peut observer au plus près des dizaines de milliers d’oiseaux.
– Suduroy, l’une des îles les moins touristique, et pourtant magnifique.
– Les îles du Nord, pour leur étonnante géographie

2 Comments

  1. mars 20
    Reply

    J aurais jamais cru qu on pouvait prendre des photos aussi belles avec un drone. C est superbe.

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